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Enfin, nous  plantons l’arbre au centre du patio ! Ainsi que je l’ai signalé, le choix de l’arbre était délicat :

- Taille possible pour en limiter la hauteur (à cause du couvre-patio)

- Pas de feuilles caduques (entretien du patio)

- Pas de fruits (entretien des coussins / assise centrale)

- Tolère l’ombre

... bref, j’ai choisi un arbre de la famille des ficus. J'ai pris le plus grand possible. Il faut savoir qu'afin de garantir une bonne transplantation il faut que l’arbre ait poussé dans un pot, en effet si l’arbre a grandi en pleine terre, il a de longues racines et ces racines seront coupées lors du transfert. L’arbre que j’ai acheté mesure près de 5 mètres de haut, il semblait immense dans la camionnette de transport, mais il semble maintenant un peu petit dans le patio. J’espère qu’il reprendra vite et poussera rapidement.

Mi-octobre, je suis perplexe. Les travaux n'avancent pas. Les ouvriers ont fait des efforts juste avant la fête de l'Aïd afin d'être payé au maximum mais depuis 4 jours il n'y a personne sur le chantier. Le riad est désert !

Et moi qui pensait avoir un riad opérationnel en septembre.  

Bref, je dois absolument essayer de faire avancer ce chantier !!!

Puisque rien ne se passe dans le riad, je suis resté à la maison et j'ai utilisé mon lociciel d'architecture pour étudier quelques détails dans les aménagements.

Octobre est arrivé beaucoup trop vite. En effet, le 16 sera célébré l'Aïd-el-Kébir, cette fête majeure pour les musulmans signifie que bon nombre d’ouvriers seront absents pendant 7 ou 8 jours voire 10 ! Je fais donc tout mon possible pour faire avancer le chantier mais ce n’est pas facile.

Les points négatifs :

- Je ne vois pas comment le nettoyage complet des pièces et des coursives va pouvoir être fait. Il y a du ciment et/ou du plâtre partout, il faudra donc tout gratter, ça va prendre des jours !

- Il reste encore beaucoup de « petites retouches » de peinture et de tadelakt car les marques et les impacts (planches, escabeaux…) sont innombrables.

Les points positifs :

- L’ancienne fontaine centrale (retrouvée par hasard en creusant le trou pour planter l’arbre) a été restaurée de façon magistrale. C’est formidable et j’en suis ravi. Cette anecdote plait beaucoup à toutes les personnes qui viennent visiter le riad, je suppose que les futurs clients apprécieront cette histoire lorsqu’ils seront assis autour de l’arbre du patio.

- L’entrée de la salle à manger, avec sa grande porte traditionnelle, est telle que je le souhaitais, c'est-à-dire élégante et tout à fait caractéristique des riads traditionnels mais pas trop monumentale.

En résumé, le temps passe trop vite, je ne sais pas dans quels délais tout cela va pouvoir être terminé mais les choses avancent petit à petit. Je dois maintenant redoubler de vigilance car certains incidents peuvent avoir de lourdes conséquences au niveau de la qualité des finitions.

Après plusieurs jours sans écrire d'article, je reviens pour parler de problèmes. Hier soir nous avons eu un orage et des pluies d'une rare intensité à Marrakech... plusieurs maisons effondrées dans la médina, des morts par électrocution, des problèmes techniques un peu partout.

Ici, les gens ne sont pas habitués à voir souvent de la pluie, ils ne sont pas très exigeants à propos de l'étanchéité et de l’évacuation des eaux pluviales... cela entraîne évidemment des catastrophes.

Le riad en chantier n'a pas été épargné, au moins 2 salles de bains et 3 chambres touchées par de grosses infiltrations. Je ne sais pas quelles seront les conséquences mais ça me perturbe énormément. Premièrement à cause du retard (encore plus important) et aussi à cause des frais supplémentaires. 

Ce matin, en arrivant au riad, je constate avec plaisir que les travaux de peinture avançaient bien. Mais je note que le couvre-patio n'avait pas été peint comme je le souhaitais. En effet, j'avais demandé que l'on passe une couche d'antirouille, en particulier sur les soudures afin de protéger l'ensemble de la structure. Les peintres me disent que c'est la même chose et me montrent les pots de peinture glycérophtalique.

J'essaye d'expliquer aux ouvriers que les éléments métalliques doivent être traités pour éviter l’oxydation et la rouille. Je parle de la différence entre "traitement antirouille" et "couche de peinture"... mais ils ne semblent pas bien comprendre. Pour eux, c'est la même chose !

C'est face à de tels problèmes que je mesure la différence de niveau entre la France et le Maroc. En France, n'importe quel élève de niveau CAP Peinture est capable de parler des différences entre les qualités d'un antirouille et celles d'une peinture. Je ne parle pas de faire une thèse de chimie sur les dérivés de l'acide phosphorique, je parle juste de connaissances de bases, afin d'être capable de choisir le produit le mieux adapté.

Ici, ce manque de connaissances implique globalement un très faible niveau d'exigence face à des difficultés techniques : rouille, infiltrations, résistance des matériaux ou traitement de surface... ils font le travail mais personne ne se pose la question sur la longévité et la résistance du travail réalisé. On voit le résultat !